À un souffle du passé

Patti Callahan Henry

À un souffle du passé

 

Petite, Everly adorait lorsque son grand-père lui racontait des histoires du bateau à vapeur Pulaski et de son explosion qui l’envoya au fond de la mer en 1838. D’ailleurs, dans sa bibliothèque, il s’asseyait toujours sous un tableau représentant le navire. Il parlait d’une passagère Lilly Forsith, dont il changeait toujours le destin.

 

Devenue professeur d’Histoire, Everly apprend que le bateau a été localisé. Passionnée, elle va tenter de répondre à certains mystères autour de ce drame, en s’intéressant notamment à une famille de onze personnes. Parmi elles, Augusta Longstreet, survivante. Et la fameuse Lilly, dont le corps ne fut pas retrouvé.

Qu’est-elle devenue ?

 

Quant aux survivants, comment ont-ils poursuivi leur vie après un tel événement ? Au fil de son enquête, Everly va faire de passionnantes (et surprenantes!) découvertes.

 

Le Pulaski est surnommé le « Titanic du Sud ».

Plus de 70 ans avant l’illustre paquebot, le bateau Pulaski sombrait dans l’Atlantique, emportant avec lui ses riches passagers. Et pourtant, il n’est pas passé à la postérité. Il a bel et bien été localisé il y a quelques années, et Patti Callahan Henry choisit de remettre en lumière ce drame à travers une galerie de personnages fictifs représentatifs de leur époque. Immersion garantie ! (sans mauvais jeu de mot)

 

Au fur et à mesure des recherches d’Everly aujourd’hui, l’autrice lève le voile sur ce qui s’est joué à bord de ce navire, jusqu’à l’explosion d’une chaudière, éprouvante, en pleine nuit. Choc, panique, tentative d’en réchapper, aide ou non à autrui, espoirs, désillusions, nous suivons les passagers dans les méandres de ce qu’il reste du bateau, dans leurs choix, dictés par l’instinct. Objectif : survivre.

 

Cette partie du récit est haletante, émouvante et secoue lorsque des choix draconiens s’imposent aux personnages, lorsqu’un enfant sombre, lorsque la soif s’empare des survivants, perdus sur une frêle embarcation qui n’est pas sans rappeler Le radeau de la méduse.

 

Grand souffle romanesque, véritable épopée pour ce texte très cinématographique, entre recherche sur l’épave dans le présent et vie des personnages à leur époque, qui prouve encore une fois à travers une double temporalité que le fil entre les époques est ténu.

Au-delà, il interroge chacun.e sur ses propres choix de vies. Un drame possède cette faculté de nous mettre au pied du mur, d’ébranler jusqu’à nos convictions les plus intimes. Reconnaissance, culpabilité, rage… Autant de réactions que de survivants, point de manichéisme et cela est bienvenu.

 

Trois femmes, trois destins. Malgré quelques longueurs en milieu de roman, une très bonne lecture !

 

Alors, qu’est devenu Lilly ?

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