Café littéraire 22/09/21 (Première séance)

    Mercredi 22 septembre a eu lieu le premier café littéraire organisé par l’association Les Rats d’Art. Pensé à la fois pour les ados et les adultes, il a réuni sept personnes autour d’une même passion: les livres.

     Nous avons imaginé ce café littéraire comme un lieu convivial, sans prétention, afin de partager une passion commune: les mots. Ceux qui nous touchent, nous émeuvent, nous transportent, nous transforment! Un lieu pour parler littérature, donc, mais pas seulement. Il permet également de lire et écouter des extraits de textes, d’échanger des idées, d’ aller à la rencontre de l’autre (et de la sienne un peu aussi), de créer du lien, de rencontrer des professionnels du livre (auteur, poète, relieur…) et artiste divers. Un lieu, donc, qui conjugue plein de possibles, à l’image de l’association, et à l’image des personnes qui y participent.

 

   Pour nous retrouver, nous avons choisi un lieu ouvert au public, un lieu chaleureux, un lieu dans lequel se croisent toutes les cultures: l’Accueil Breton, à Guichen.  Alin nous a accueillis à bras ouverts et  a mis à disposition une salle pour l’atelier. Nous nous y retrouverons une fois par mois, le mercredi soir, de 20h à 21h30 (ou plus si l’on ne parvient  pas à s’arrêter!).

 

Pour ce premier rendez-vous, j’ai proposé à chacun de venir  avec un livre, afin d’alimenter la discussion autour de cette thématique: que disent de nous nos choix de lecture?

« Afin que nous puissions faire connaissance,  je souhaiterais que vous apportiez lors de cette séance un ou plusieurs livres importants à vos yeux. Qui ont du sens pour vous et votre histoire personnelle. Qui vous définissent, vous parlent, vous accompagnent, vous émeuvent, vous portent. Qui ont pu être un déclic, une force. Ceux que vous emporteriez avec vous, ceux que vous avez envie de partager, ou au contraire, garder pour vous parce qu’ils vous paraissent très intimes.

Ces textes peuvent prendre toute forme littéraire (roman, poésie, bd, essai, biographie…). »

Après une courte présentation de l’association et de moi-même, nous avons débuté par un rapide tour de table afin que chacun.e puisse se présenter au groupe. 

 

Puis nous avons lancé la discussion sur le thème proposé. Nous avons voyagé pendant plus d’une heure à la rencontre d’auteurs et d’autrices aussi variées dans le temps que dans leur genre et leur style: René-Guy Cadou, Louis Aragon, Thomas Pynchon,  Mathias Malzieu, Barjavel mais aussi Steinbeck, Zola ou Hugo.

Je suis toujours stupéfaite d’être témoin de tant de discussions riches et productives, de questionnements qui en appellent d’autres, de vagabondages littéraires passionnés qui nous emportent vers des contrées inattendues.

 

De grandes questions littéraires se sont posées au cours de la soirée:

  • Les livres influent-ils notre identité ?
  • Tout livre peut-il être considéré comme œuvre littéraire ?

  • Le slam peut-il être considéré comme de la poésie ?

 

 

Voici le liste (non exhaustive!) des livres présentés et discutés lors de la séance (cliquez sur le titre pour plus détails):

 

OEdipa Maas, pur symbole de la femme californienne des années 60, est nommée exécutrice testamentaire d’un de ses anciens amants. Au gré de l’exécution dudit testament, une foule de personnages hauts en couleur vont surgir sur le chemin d’OEdipa. Elle va découvrir un réseau de vies parallèles bien étrange, créé à partir de la figure mythique d’un personnage du XVIe siècle, qui ourdit un complot de grande envergure et communique grâce à un service postal secret.

 

 

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Glen Cove , le 08/05/1937
Biographie :

Thomas Ruggles Pynchon Junior est un écrivain américain.

Originaire de Long Island, il commence des études d’ingénieur à l’université Cornell mais arrête à la fin de sa deuxième année pour rejoindre l’US Navy dans laquelle il passe deux ans. Il retourne à Cornell en 1957 pour suivre des études de lettres.

Après la publication de quelques nouvelles à la fin des années 1950 et au début des années 1960, il a publié des romans qui l’ont rapidement classé parmi les écrivains contemporains les plus commentés : « V. » (1963), « Vente à la criée du lot 49 » (1966), « L’arc en ciel de la gravité » (1973, National Book Award 1974), « Vineland » (1990), « Mason et Dixon » (1997), « Contre-jour » (2006), « Vice caché » (2010, adapté au cinéma en 2014 par Paul Thomas Anderson) et « Fonds perdus » (2013).

Il est aussi connu pour son refus de toute apparition publique : depuis les années 1950, très peu de photographies de son visage ont été publiées, ce qui a alimenté de nombreuses rumeurs, allant jusqu’à remettre en cause la réalité de son identité.

 

Message fort d’une héroïne à laquelle on peut s’identifier. Récit initiatique.  Valeurs fortes portées : persévérance, bienveillance, coopération, détermination.

 

Pierre Bottero est un écrivain français de littérature jeunesse, dont les œuvres principales appartiennent au genre de la fantasy.

Il a exercé pendant longtemps la profession d’instituteur, avant de se consacrer entièrement à l’écriture à partir de 2005.

Il a publié ses premiers textes chez Flammarion, dont « Amies à vie » (2001), son premier livre. D’autres projets d’écriture ont vu le jour, principalement chez Rageot.

C’est chez Rageot qu’est éditée en grand format la saga d’Ewilan, une double trilogie d’heroic fantasy, dont en cinq ans, il avait vendu 1 million d’exemplaires de ces six livres et du premier tome de la trilogie suivante, « Le Pacte des Marchombres », « Ellana » (2006).

Il publie ensuite une autre trilogie dans un univers différent mais toujours en heroic fantasy, « L’Autre » (2006-2007), puis la série de romans pour la jeunesse « A comme Association » (terminée par Erik L’Homme).

Pierre Bottero a remporté de nombreux prix notamment le Prix Paille en Queue 2008 du Salon du Livre jeunesse de l’océan Indien, pour « Le pacte des Marchombre, tome 1 : Ellana ». Il obtient le Prix Imaginales – Meilleure œuvre pour la jeunesse 2004 pour « La Quête d’Ewilan ».

Pierre Bottero est mort à l’âge de 45 ans d’un accident de moto. Il aurait perdu le contrôle de son véhicule dans un virage sur le CD15 entre Lambesc et Rognes.

 

intime tenu durant l’année où M. Malzieu a lutté contre la maladie du sang qui a altéré sa moelle osseuse et la mort personnifiée, Dame Oclès. Il a reçu de nombreux prix.

 

« Ce livre est le vaisseau spécial que j’ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d’amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n’ai rien eu à inventer. Si ce n’est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. »


Mathias Malzieu est le chanteur du groupe Dionysos et le réalisateur du film d’animation « Jack et la mécanique du cœur ».

A l’occasion du cinquantenaire de la mort de Cadou, Seghers – son principal éditeur – réédite ses oeuvres poétiques complètes, réunies en 1978. Ses six grands recueils s’y retrouvent ainsi que des inédits et une bibliographie mise à jour. Une poésie personnelle et simple, nourrie d’un lyrisme singulier, ancrée dans la campagne bretonne, reflétant les émotions suscitées par les manifestations de la vie quotidienne, chacun pouvant faire sienne l’universalité de son langage.

René Guy Cadou est un poète français, né le 15 février 1920 et décédé le 20 mars 1951 en Loire-Atlantique. L’influence de ces poètes surréalistes est visible dans ses premiers poèmes.
René Guy Cadou fut le chef de file de l’école de Rochefort, un courant poétique qui chercha à succéder aux surréalistes, et composé de poètes tels que Jean Rousselot, Michel Manoll ou Luc Bérimont. En 1945, Cadou publia le recueil, « Pleine poitrine », dans lequel il revint sur l’occupation nazie et la déportation et la mort de Max Jacob. Suivront « Les visages de la solitude » (1946), « Quatre poèmes d’amour à Hélène » (1948) ou encore « Les sept péchés capitaux » (1949). Il composera un nombre considérable de poèmes jusqu’en 1951, quand la maladie finit par l’emporter à 31 ans.

 

Incipit : « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. »

Aragon a participé à la création du surréalisme. Il a été très influencé par sa compagne Elsa Triolet (lire « Les yeux d’Elsa »). Il écrit « Aurélien » à la fin de la 2nde guerre. On le considère comme le poète de la résistance.

Choix du prénom Bérénice en lien avec « Bérénice » de Racine : elle représente l’amour impossible.

Aurélien est  un anti-héros. Hormis les dérives oniriques et romanesques d’un éventuel amour, il ne se passe rien. Les deux héros traversent l’Histoire sans la vivre, tels deux marionnettes guidés par leurs fantasmes. Ils passent leur temps à se chercher, sans véritablement se trouver.

« L’impossibilité du couple est le sujet même d’Aurélien. »

Aragon s’expliquant en 1964 à Francis Crémieux

Louis Aragon est un écrivain français, poète, romancier, journaliste et essayiste.

Après une brillante scolarité, Louis Aragon entame des études de médecine. Incorporé en 1917, en tant que brancardier, puis médecin auxiliaire, il sera profondément marqué par les horreurs et la violence du conflit ce qui ressortira constamment dans son œuvre.
C’est au front qu’il rencontre André Breton.
La guerre finie, il se consacre avec une énergie décuplée à l’écriture et publie « Feu de joie », « Mouvement perpétuel », ou encore « Anicet ou le panorama ». Il participe à la création du magazine « Littérature ».

Il participe à la création du mouvement artistique Dada, puis, avec André Breton, Paul Éluard et Philippe Soupault, à la naissance du surréalisme qu’il théorise dans « Une vague de rêve ». Sa notoriété ne cesse de s’accroître notamment avec « Le Paysan de Paris ».

En 1926, il devient l’amant de la milliardaire Nancy Cunard qui le traîne à sa suite à travers toute l’Europe durant deux ans. Il découvre qu’elle le trompe à Venise en septembre 1928 et tente alors de se suicider, épisode à l’origine d’un de ses plus célèbres poèmes : il n’aurait fallu (chanté par Ferré). Deux mois plus tard, il rencontre Elsa Triolet : c’est le début d’un mythe largement mis en scène par ses protagonistes. Inscrit au Parti communiste dès 1927, Aragon s’engage dans la lutte politique et rompt définitivement avec Breton et les surréalistes.
Journaliste à L’Humanité, il entame une nouvelle carrière de romancier avec le cycle romanesque « Le Monde réel » (« Les cloches de Bâle », « Les Beaux Quartiers », « Les Voyageurs de l’impériale », « Aurélien », « Les communistes »). Louis Aragon reçoit en 1936 le prix Théophraste Renaudot, pour le deuxième tome du « Monde réel », « Les beaux quartiers ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Aragon devient l’un des poètes de la Résistance, célébrant l’amour absolu et l’action politique. Après la guerre, il fonde le Comité national des écrivains avec Jean Paulhan. Combats politiques et publications (« Le Fou d’Elsa ») rythment la fin de sa vie. Se clamant réaliste socialiste, il prône l’avènement du communisme. En 1954, il devient membre du Comité Central du Parti Communiste. Les dénonciations des atrocités commises sous le régime stalinien et la mort de sa compagne le désarçonnent mais n’altèrent en rien son credo : assimiler l’écriture à une quête de soi.
Il est inhumé aux côtés de sa compagne Elsa Triolet.

Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

Alice Zeniter est une romancière, dramaturge et metteur en scène française.

Née d’un père algérien et d’une mère française, elle est entrée à la Sorbonne Nouvelle en même temps qu’à l’École Normale Supérieure (Ulm). Elle a suivi un master d’études théâtrales, suivi de trois ans de thèse durant lesquels elle a enseigné aux étudiants de la licence. Elle est partie en 2013, sans mener à bien son doctorat, pour se consacrer uniquement à ses activités artistiques.

Alice Zeniter a publié son premier roman, « Deux moins un égal zéro » (Éditions du Petit Véhicule, 2003), à 16 ans. Son second roman, « Jusque dans nos bras », publié en 2010, chez Albin Michel, a été récompensé par le Prix littéraire de la Porte Dorée puis par le Prix de la Fondation Laurence Trân.

En janvier 2013, elle publie « Sombre dimanche », qui décrit la vie d’une famille hongroise et reçoit le prix du Livre Inter ainsi que le prix des lecteurs de l’express et le prix de la Closerie des Lilas. Elle publie « Juste avant l’oubli » en 2015. Il obtient le Prix Renaudot des Lycéens 2015.
Son roman, « L’Art de perdre » (2017), qui retrace, sur trois générations, la vie d’une famille entre la France et l’Algérie, a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Goncourt des lycéens.
Alice Zeniter écrit aussi pour le théâtre dont « Spécimens humains avec monstres » (2011), lauréat de l’aide à la création du CnT, « Un ours, of course ! « , spectacle musical jeunesse paru chez Actes Sud en 2015, « Hansel et Gretel, le début de la faim » (2018).

page Facebook : https://www.facebook.com/AliceZeniter/

 

Nous avons eu le plaisir d’écouter Félix déclamer le poème de René-Guy Cadou Lettres à des amis perdus. En voici le texte: 

René-Guy Cadou

Lettre à des amis perdus

 

   

Vous étiez là je vous tenais
Comme un miroir entre mes mains
La vague et le soleil de juin
Ont englouti votre visage
 

Chaque jour je vous ai écrit
Je vous ai fait porter mes pages
Par des ramiers par des enfants
Mais aucun d’eux n’est revenu
Je continue à vous écrire
 

Tout le mois d’août s’est bien passé
Malgré les obus et les roses
Et j’ai traduit diverses choses
En langue bleue que vous savez
 

Maintenant j’ai peur de l’automne
Et des soirées d’hiver sans vous
Viendrez-vous pas au rendez-vous
Que cet ami perdu vous donne
En son pays du temps des loups
 

Venez donc car je vous appelle
Avec tous les mots d’autrefois
Sous mon épaule il fait bien froid
Et j’ai des trous noirs dans les ailes.

 

 

Faute d’avoir enregistré Félix, je vous propose son écoute par le biais de Julos Beaucarne (conteur, poète, comédien, écrivain, chanteur et sculpteur belge décédé le 18 septembre dernier) qui a mis le poème en musique. En voici la vidéo:

Ce premier café littéraire a donc permis à toutes et tous de faire connaissance et de partager déjà de beaux moments d’échange, riches et animés!

Prochain rendez-vous le mercredi 20 octobre 2021, 20h.

 

Envie de nous rejoindre?

lesratsdart@gmail.com

06 87 15 70 98 (Céline) ou 06 87 69 68 19 (Sandra)

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