Dans la forêt. Jean Hegland
Éditions Gallmeister
Le livre qui te donne envie de te précipiter chez ta Biocoop pour acheter des sacs de riz de 15kgs!
Le livre que j’emporterai en cas d’effondrement.
De cet effondrement, on ne sait rien ou si peu. On doute, on tâtonne, on se renseigne, on entend des bruits, des rumeurs, des voyageurs colportent.
Au final, guerre, grippe, attaque nucléaire, un peu de tout ça, quelle importance ?
Ce qui se joue ici est infiniment plus intime: quelles conséquences au quotidien? Comment survivre ? Se vêtir ? Se nourrir? Se chauffer ? Se soigner?
Et c’est tout un héritage ancestral, une primitivité retrouvée, l’ordre instinctif des choses qui s’imposent.
Eva et Nell sont deux adolescentes lambda, à ceci près qu’elles habitent au creux d’une forêt, que leur père est enseignant mais qu’elles n’ont jamais mis les pieds à l’école. Elles apprennent des fleurs, de la météo, du ruisseau, des oiseaux et des encyclopédies. Elles n’ont jamais écrit sur un tableau mais savent apprendre seules, s’organiser, être méthodiques, autonomes, curieuses, sportives. Cela leur sera précieux, essentiel, lorsqu’elles vont se retrouver orphelines, et que tout le monde, ou presque, aura fui vers l’est. Ou sera mort. Selon la rumeur.
Une chute inattendue, dans laquelle le titre prend tout son sens. Ce que j’aime ces fins étonnantes, où l’auteur s’amuse à te dire: Tu croyais avoir compris, hein?
Un roman à la plume précise, un manuel de survie en milieu hostile pas si hostile, mais avant tout une fiction captivante, haletante aux tonalités parfois effrayantes car possibles. Voire probables.