La petite menteuse, Pascale Robert-Diard, Editions L’iconoclaste
À quinze ans, Lisa est une adolescente avec une « sale réputation ». En vrac, malmenée par ceux qui disent être ses potes, elle perd pied, petit-à-petit. À fleur de peau, elle se referme sur elle-même. Ses profs s’en inquiètent, la convoquent, veulent l’aider. Elle voit là l’issue qui lui permet de sortir de son adolescence chaotique. Elle raconte avoir été violée.
Un nom ressort, Marco Lange, incarcéré et condamné à 10 ans de prison.
Aujourd’hui, Lisa a vingt ans et le procès en appel débute dans quelques jours. Depuis toujours défendue par un homme, elle pousse la porte du cabinet d’Alice. Elle veut cette fois être défendue par une femme. Et dire la vérité. Elle a menti.
Si vous avez aimé 12 hommes en colère ou la célèbre plaidoirie de Jim Garrison dans JFK d’Oliver Stone, vous allez vous régaler.
La plaidoirie finale de ce roman est un véritable délice.
Alice, la narratrice, nage comme un poisson dans l’eau dans l’atmosphère si particulière des salles d’Assises, ce petit monde judiciaire si opaque pour l’individu lambda. À travers le récit, grâce à moultes détails, elle fait découvrir au lecteur les arcanes de l’univers judiciaire, ses acteurs, ses codes, ses artifices. Le tout avec fluidité, bravo.
L’efficacité narrative de ce roman est remarquable. Il tient le lecteur en haleine, sans aucun temps mort. L’autrice prend grand soin à choisir le mot juste, à l’image de son personnage Alice lorsqu’elle rédige sa plaidoirie.
L’efficacité narrative de ce roman est remarquable.
L’histoire met mal à l’aise, et tant mieux. Elle permet d’interroger des sujets graves (harcèlement, collège, erreur judiciaire) sans parti pris. Qui est victime ? Qui est coupable ? Comment sortir de cette spirale du mensonge ?
Lorsque le lecteur se sent devenir juré, le pari est gagné.
Seul bémol, le choix du titre qui déflore l’intrigue. Dubitative sur ce choix. Je m’attendais à un revirement inattendu. Pas de surprise à la lecture du texte.
Un roman fort et percutant, à découvrir sans hésitation.
Merci L’iconoclaste pour vos choix éditoriaux !
Tenté.e?
Plus je mentais, plus je souffrais, plus je souffrais, plus on me croyait.