Pete Fromm. Indian Creek.
Il est des livres que l’on a envie d’aimer passionnément parce qu’ils vous ont été tant vantés que vous avez l’impression de les connaître déjà!
Là, je suis passée à côté. Flûte. Pour un peu, je m’en voudrais. Pete Fromm, quand même.
Sa tente. Les saumons. La peau de lynx. La légende. Aujourd’hui, les lieux sont des rendez-vous d’amoureux des grands espaces , des objectifs à atteindre entre potes, des gîtes à louer.
L’étudiant de 1978 répond à une annonce qui en aurait rafraîchi plus d’un : partir seul, loin de la civilisation, un hiver entier, pour surveiller des œufs de saumon. Dans l’Idaho. C’est dire la hauteur de neige. Sans compter les prédateurs, l’isolement, le manque de chocolat et sa méconnaissance de la vie sauvage.
Nuançons. J’ai aimé l’écriture, son humour savamment dosé, la description de la nature et le côté initiatique de l’affaire.
Je m’attendais à une vie de réclusion, je croise des motoneiges et des chasseurs à longueur de page. Je n’ai pas retrouvé la volonté affichée de réelle solitude et abandon de soi. De plus, gênée par la cruauté de certaines scènes de chasse, j’ai tourné pas mal de page. Âme sensible! diraient certains, tu aurais été ravie du steak d’élan ou de cerf à sa place.
Peut-être.
J’ai été en revanche touchée par la postface. Vingt ans plus tard, Pete Fromm retourne sur les lieux, accompagné de ses deux fils. Émotion de la transmission et candeur des enfants. Là, sur ces quelques dix pages, j’ai été transportée.
Un grand auteur pour un texte qui ne m’a pas emporté. Pas grave, il en a écrit plusieurs autres!