Clint et moi
Eric Libiot
Éric et moi, c’est une histoire qui remonte à loin. Au milieu des années 90, lorsqu’à 16 ans j’ouvrais chaque mois mon magazine Studio en commençant par la fin, pressée de lire l’article qui rendait tous les autres trop fades. Celui d’Éric.
Ce qui vaut bien une lettre…
Séduite par ta tonalité décalée, ton impertinence assumée, ton tutoiement respectueux, je savourais chaque ligne de ce texte toujours trop court à mes yeux. Avec délectation. Je t’imaginais grand manitou du 7ème art à pouvoir recadrer Martin Scorsese sans qu’aucune conséquence ne vienne entacher ta carrière. Parvenir à déclamer son admiration en émettant des réserves argumentées et sans conséquence relevait pour moi d’un art qui touchait à la grâce.
Jusqu’à m’en donner envie, pour un temps, d’être journaliste. Quand même.
Le temps a passé, le vent a tourné, je n’ai jamais foulé le tapis d’une quelconque rédaction mais j’ai gardé tous mes magazines bien rangés dans des cartons. Nostalgie quand tu nous tiens.
Alors, lorsque j’ai vu ce roman écrit par toi, le journaliste de mes jeunes années, j’ai rangé ma PAL et ouvert prestement l’ouvrage. Mon amour pour le cinéma a primé.
Deux heures plus tard, c’était plié.
Clint et moi est le récit par bribes de ta fascination pour (ton) Clint, somme de plusieurs rencontres entre vous deux. En parlant de lui, c’est un peu de toi que tu dévoiles. Tu nous embarques dans un voyage au pays de l’acteur, qui sent bon la poussière du désert et demande à chausser des santiags. Ton regard pour lui est tendre ou caustique, tu mets en valeur son charisme qui crève la page comme l’écran.
Cette relation passionnelle à sens unique est majestueuse et, à travers ce livre inclassable, entre docu ciné, biographie ou autofiction, tu tentes de raconter l’homme et l’artiste, avec toute sa part de mystère qui te/nous fascine tant. Avec brio, comme toujours.
Merci.
Après avoir lu ton livre, je veux faire le même métier que toi : ami de Clint (et revoir, encore une fois, sa filmographie complète).
Coup de ❤️ !
« Clint, l’homme qu’on aimerait flinguer pour mille raisons et qu’on applaudit pour une seule: parce que c'est lui."
Éric Libiot