Et c’est ainsi que nous vivrons

📚Douglas Kennedy

🇺🇲Et c’est ainsi que nous vivrons

 
Douglas Kennedy là où on ne l’attend pas !

 

L’auteur nous offre une dystopie hélas flippante de crédibilité.

 
« Mieux vaut rester seule. Et c’est ainsi que nous vivons aujourd’hui. »
 
2045. Après une seconde guerre de Sécession, les États-Unis sont séparés en 2 pays, avec Minneapolis au milieu dans le rôle d’un Berlin 2.0, Zone Neutre avec son Checkpoint Charlie.
D’un côté, la CU, théocratie aux accents de Servante Écarlate menée par 12 Apôtres, dans laquelle les dérives héritées du gouvernement Trump ont atteint leur paroxysme : femmes au foyer subventionnées, no sexe hors-mariage, communauté LGBTQIA+ ostracisée, dissensions direct au bûcher.
 
De l’autre, la RU, une république qui, sous ses airs de libéralisme, n’a rien à envier à 1984 de Orwell : puces électroniques implantées dans le crâne de ses sujets, régime d’Inquisition, intimité zéro.
 
Samantha, agent de la RU, va devoir se rendre sous couverture en CU pour une mission spéciale : tuer une agente avant qu’elle ne l’abatte.
 

Douglas Kennedy nous propose une critique acerbe des USA. Sans tabou, il dresse un constat amère de la société américaine.

 
La Sécession paraît presque plausible, tant les analyses sociale et politique font écho à ce que l’on voit depuis quelques années : loi anti-avortement, montée des extrêmes, déchaînement sur les minorités.
 
Intéressant de constater que finalement aucun des deux camps qu’il décrit n’est séduisant. L’auteur évite le piège du manichéisme. Le choix des termes pour identifier CU et RU laisse clairement entendre son point de vue, mais il laisse au lecteur le soin de tirer ou non ses propres conclusions.
 
Le texte est foisonnant de détails, tant sur la vie quotidienne que sur l’environnement. Immersion totale dans le décor, qui allie retour dans l’Amérique des années 1850 et science-fiction.
Pour illustrer son propos, un thriller un peu long à démarrer, tant l’explication des 2 camps demande de pages, une intrigue un chouïa légère dont on imagine (un peu) les ressorts, et une fin qui m’a laissé sur ma faim.
 
Un récit dérangeant et engagé. Inattendu de la part de l’auteur, c’est certain !
 
À découvrir !

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