Free love

Tessa Hadley

Free love



Angleterre. 1967. Phyllis Fischer, quadragénaire épouse d’un militaire et mère de deux enfants, s’éprend passionnément de Nicolas Knight, jeune homme, fils d’amis de son mari.
Elle ne l’a pas vu venir. Elle dont la vie est réglée comme une boîte à musique, qui n’a jamais travaillé, qui possède une gouvernante et des boiseries dans l’entrée, abandonne tout pour s’imposer dans la vie de Nicolas. 


 À la lecture du pitch, je ne me suis pas sentie vraiment tentée par cette lecture. Grâce au #grandprixdeslectrices, j’y ai été contrainte, et tant mieux !



Nous ne sommes pas témoin d’une énième passion dévastatrice et temporaire, d’un démon de midi inconséquent et finalement terriblement banal.

 


Non, il ne s’agit pas d’une simple crise de la quarantaine, tiroir trop facile pour y mettre tous les bouleversements de vie.



Nous assistons à la naissance d’une identité doublée d’une naissance à la conscience collective, politique, artistique, dont l’héroïne est la première spectatrice.

 

Tout ce qui l’entoure est découvert par le prisme de la nouveauté. D’avoir osé est la première pierre d’un édifice qui va se consolider.
Sa passion pour Nicolas lui octroie une paire de lunettes grâce à laquelle elle s’ouvre sur le monde, enfin.

Lorsqu’il se détourne d’elle à l’annonce de sa grossesse, le récit ne sombre pas dans le pathos d’une héroïne délaissée, abandonnée aux affres et aux conséquences de ses actes. Au contraire, elle avance, rebondit, saisit les opportunités qui s’offrent à elle, reste lucide, commente ses torts et tente de les expliquer à sa fille adolescente.

Les personnages sonnent juste et permettent une plongée dans les années 60, entre vie bourgeoise et vie bohème, entre cirage de parquet et drogues douces (ou dures selon). Du mari et son histoire secrète à l’artiste incompris, de l’ado rebelle (version maxi-plus pour tenter de faire mieux que la rébellion de maman à 40 piges) à l’infirmière noire, l’auteure aborde aussi des thèmes universels dont les combats ont débuté dans les sixties : la guerre, l’homosexualité, l’identité de genre.

Un roman moderne, fluide et visuel.

On s’y croirait.



Alors, vie bourgeoise ou vie bohème?

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