Joyce Maynard
L’hôtel des oiseaux
Coup de !
À six ans, Joan perd sa mère, qui meurt dans l’explosion d’une bombe artisanale fabriquée par le groupe d’apprentis terroristes dont elle fait partie. Cet événement pousse la grand-mère de Joan à partir et faire table rase du passé. Désormais, la petite fille s’appellera Amélia.
Devenue adulte, Amélia vit une seconde tragédie qui la jette de nouveau sur les routes. De bus en bateau, la voilà qui débarque par hasard à La Esperanza, au cœur d’un pays d’Amérique latine. Elle trouve refuge dans un hôtel délabré, posé au pied d’un volcan et tenu par Leïla, une femme chaleureuse qui porte un amour passionnel aux fleurs. Nature luxuriante, généreuse, colorée. Chaleur humaine. Amélia aurait-elle le droit à une troisième chance ?
Dans les rayonnages, l’œil est tout de suite attiré par cette couverture qui invite au dépaysement…
À travers ce roman foisonnant, cet hymne à la nature exubérante et omniprésente, Joyce Maynard invite le lecteur à découvrir l’histoire d’une vie, sur une quarantaine d’années. Le temps nécessaire aux joies, drames et expériences, au recul et à la résilience. Amélia traîne un passif qui a la lourdeur d’un boulet au pied du bagnard. Et pourtant, les chaînes vont s’user, jusqu’à lâcher.
C’est une histoire de vie et de mort, de mort puis de vie, l’une qui s’entremêle à l’autre pour rappeler à chaque instant que chaque rayon de soleil, chaque couleur de plumage, chaque goutte d’eau tombée du ciel est une expérience inoubliable et qui doit être vécue comme telle.
Sans pathos ni atermoiements, l’autrice propose un récit qui fait la part belle aux surprises et à l’inattendu, à l’image de la vie elle-même à vrai dire.
Pourtant assez consensuel, ce livre est un excellent roman.
Vibrant, frais, lyrique, il offre une plongée dans une autre culture et l’autrice s’explique dans une postface particulièrement intelligente. Non, il ne s’agit pas d’ « appropriation culturelle » mais bien d’offrir au lecteur un roman qui ouvre les portes de son imaginaire. La Esperanza n’existant que dans son imagination…
Merci donc d’avoir tenu tête aux détracteurs qui ne souhaitaient pas que son roman tienne place hors des frontières de son pays d’origine, les USA… Comment aurais-je pu voyagé jusqu’en Amérique latine cet été sans L’hôtel des oiseaux ?