
📚 Piergiorgio Pulixi
🐈⬛ La librairie des chats noirs
Librairie, chats, club littéraire, amateurs de polars…
Comme beaucoup, les thématiques m’ont attirée comme une mouche sur un cadavre. Persuadée de lire ce qu’on appelle communément un « cosy mystery ».
Point du tout.
Si le texte fait la part belle au polar à l’ancienne, avec ses nombreuses références aux maîtres et maîtresses du genre, avec son canapé cuir et ses étagères en bois huilé, le première scène nous rappelle à l’ordre. Nous sommes bel et bien dans un thriller à la mode Pulixi, où le sadique côtoie le justicier.
Et donne envie de vérifier si on a bien fermé la porte avant d’aller se coucher.
Pour l’ambiance, c’est réussi. Face à un choix cornélien et inhumain, les victimes résonnent et le lecteur est très mal à l’aise derrière son livre.
Pour le personnage principal, je m’interroge encore.
Un tueur sans scrupule se glisse chez des familles la nuit, les drogue, les attache puis soumet l’un ou l’une au fameux choix cité plus haut : tuer qui ? Le fils ou la mère ? Le frère ou la sœur ? Une minute pour choisir pendant que les grains du sablier s’écoulent inexorablement. Pas une seconde de plus. Que feriez-vous ?
La police mouline et fait appel à Marzio, ancien prof de maths un poil sanguin reconverti en libraire spécialisé dans le polar. Tous les mardis, sa librairie accueille un club restreint d’amateurs de romans policiers, si férus du genre qu’ils s’amusent à plonger leur nez dans des affaires bien réelles.
Vont-ils parvenir à coincer le tueur au sablier ?
Marzio est-il doté du côté bourru du flic à l’ancienne ? Ce personnage de libraire (pourtant fin limier!) m’a semblé vraiment caricatural dans son côté ours mal léché et m’a agacée. Certaines scènes au comptoir de la librairie perdent de leur attrait. Elles sont pourtant criantes de vérité, telle cette dame cherchant un livre jaune sans en connaître ni le titre ni l’auteur,
Néanmoins, ce roman se dévore avec ses chapitres courts et rythmés. L’auteur y dévoile son grand amour pour la littérature policière et pour le métier de libraire.
L’enquête n’est-elle pas finalement un prétexte pour parler littérature ?
Pas si simple, car l’explication sordide des crimes résonne particulièrement avec l’actualité judiciaire de notre pays.
Et les chats noirs alors ? Tel Rafiki dans Le roi lion, ces êtres omniscients apportent une touche métaphorique au récit. Ils errent tels des grands sages intemporels dans la librairie, telles les âmes des grands auteurs passés.
Bilan :
Un bon polar qui donne envie de se plonger dans les classiques du genre !