Emily St John Mandel
La mer de la tranquillité
« Si nous vivions dans une simulation, comment saurions-nous qu’il s’agit d’une simulation ? »
Paradoxe ultime et terriblement angoissant pour l’esprit humain. Emily St John Mandel s’attaque ici à une thématique typique de la SF. Elle y ajoute le voyage dans le temps. Le tout avec une écriture qui transporte.
Différentes époques pour un même lieu, le bois de Caiette, où se produit une étrange « anomalie », que vont expérimenter différents personnages.
1912. Edwin, jeune homme de bonne famille, est envoyé en exil par son père pour oser avoir dit tout haut ce qu’il pensait. De place en place, il échoue sur une île et, au gré d’une promenade, vit une expérience sensorielle troublante.
Et puis Vincent, Olive, Zoey, Gaspery.
2020…
2203…
2401 début de la réponse.
Ce texte est complexe à résumer, tant les faits s’entrecroisent encore et encore jusqu’au dénouement final.
Sachez que le système solaire a été colonisé, la lune est composée de dômes recréant la vie sur terre mais qui bientôt ressembleront à nos banlieues actuelles, on voyage avec facilité entre deux astres, l’homme continue malgré tout à lire, d’autres pandémies succèdent au Covid, l’homme s’adapte du mieux qu’il le peut et invente une machine à voyager dans le temps. Pour faire court.
Je découvre cette autrice avec ce roman intelligemment construit sans renouveler le genre. Le début déroute, les chapitres s’enchaînent sans lien apparent. Le lecteur doit accepter un certain lâcher-prise que j’ai trouvé fort agréable à ressentir.
Si l’autrice répond à la question de l’anomalie, j’ai trouvé le dénouement un peu léger. Ici, le voyage dans le temps est contraint à des règles très strictes et gérer par des organisations gouvernementales. Rigueur au programme. J’attendais une fin plus époustouflante. Le récit retombe habilement sur ses pattes et dire que je n’ai pas été surprise serait mentir.
Une très bonne lecture, récréative comme peut l’être un épisode de série SF en streaming.
Alors, simulation ?