📚 Bérénice Pichat
🧹 La petite bonne
La petite bonne est un roman d’une grande maîtrise!
Cette petite bonne travaille au service d’Alexandrine et Blaise. Inlassablement, elle se rend chaque jour chez ses employeurs, ponctuelle, dévouée.
Blaise est un talentueux pianiste, revenu blessé des tranchées. Gueule et âmes brisées, il doit compter sur sa femme pour tous les gestes du quotidien. Une vie harassante pour celle-ci, pourtant très amoureuse de son mari. Sans vie sociale, fatiguée, elle décide de partir quelques jours chez des amis. Elle demande donc à sa bonne de rester nuit et jour à domicile en son absence, pour s’occuper de Monsieur.
Celui-ci a un plan en tête.
Un plan qui nécessite l’aide de sa bonne.
Elle va le surprendre.
Je me suis laissée happée par cette histoire se déroulant sur peu de temps mais d’une profondeur qui m’a émue. Avec une grande délicatesse et une grande humanité, l’autrice parvient à mettre en mots les émotions de personnages apparemment aux antipodes les uns des autres. Culpabilité pour l’une, crainte ou colère pour les autres.
Les thématiques abordées sont très riches et le traitement psychologique de celles-ci très justes: rang social, place des femmes, retour de guerre, puissance de l’art…
Bonne, maîtresse de maison, gueule cassée. Un triptyque au service d’un huis-clos très efficace. La structure même du récit interpelle par son originalité: narrations différentes pour chacun des personnages, dont des vers libres. Ce qui pourrait paraître déroutant de prime abord confère au texte une dimension supplémentaire. L’autrice parvient à manier les fils de cette histoire avec une dextérité d’orfèvre.
L’écriture, quant à elle, est merveilleuse de poésie et de musicalité.
Bilan :Coup de ❤️ de cette rentrée littéraire! Tant dans sa forme que pour son histoire. Une pépite, un petit trésor inattendu, comme j’aime les découvrir.
Le futur prix Fnac ? (la concurrence est rude!)