Piergiorgio Pulixi
Le chant des innocents
Pulixi est un auteur que j’ai découvert lors du Prix des lectrices ELLE 2022/2023. L’illusion du mal était mon number 1 dans la catégorie polar.
Hyper bien écrit, cadencé, haletant, j’ai frémi avec délice au contact du fameux dentiste.
Je me suis donc précipitée dans la lecture de ce Chant des innocents.
Je ne ménage pas le suspense, c’est un flop chez moi !
Ce roman est le 1er d’une trilogie du mal sortie dans l’ordre en Italie mais en débutant par le dernier chez nous (L’illusion du mal, donc). Pour celles et ceux qui vont lire ces romans dans l’ordre de l’histoire, je ne doute pas un seul instant qu’ils vont adorer ce 1er récit.
Le rythme est digne de la vitesse de la lumière, les chapitres sont si courts que l’œil a du mal à suivre mais le résultat est bel et bien là : le lecteur est monté dans un train dont il ne peut plus descendre jusqu’à la dernière page. Contraint et forcé d’atteindre le terminus, par la magie de l’écriture addictive de l’auteur.
À n’en pas douter, il règne sur le monde du suspense, sait ménager ses effets, connaît parfaitement les réactions d’un lectorat.
Autre point positif, le politiquement incorrect et la critique d’une société à la dérive.
Dans cet opus, ce sont des ados qui tuent, avec une rage décuplée, et sans aucun remords par-dessus le marché. De facture classique, ce polar se distingue par l’angle choisi pour une thématique assez courante : le harcèlement.
Nous rencontrons le policier Victor Strega, que l’on retrouvera dans l’ensemble de la trilogie. En arrivant sur les lieux du crime, face à une ado de 13 ans qui vient de larder un adulte de 85 coups de couteau, une certitude l’assaille : sa main a tué mais, telle une marionnette, elle est guidée par une entité autre.
J’ai eu beaucoup de mal à reconnaître le personnage qu’il deviendra par la suite dans L’illusion du mal. Névrosé, sa face sombre prédomine l’ensemble du récit.
En bref, bien que j’y ai reconnu la patte de l’auteur, j’ai trouvé que ce roman certes efficace manquait d’épaisseur, aussi bien pour les personnages que pour le décor.