Le syndrome de l’Orangerie

📚 Grégoire Bouillier
🎨 Le syndrome de l’Orangerie


Que j’aurais aimé lire ce texte avant de voir Les nymphéas de Monet au MoMa (à défaut de l’Orangerie) ! Oui, tel Grégoire Bouillier, j’ai décidé de mettre des parenthèses partout.

(Et de passer des lignes.)

Ceux qui ont lu ce roman comprendront.

Ce roman ?

Oui, telle est la première question qui me vient dès la dernière page tournée.
Qu’ai-je lu ?
Une enquête journalistique ?
Le délire d’un savant fou de la littérature ?
D’un fétichiste du nénuphar ?
De la parenthèse justement ?
Un récit de la collection « Ma nuit au musée » de chez Stock ?

Car, oui, ce texte flamboyant n’aurait pas dépareillé dans cette collection.
(loin s’en faut)
(si ce n’est que ce n’est pas la nuit)
Passons.

De quoi parle-t-il ?
D’une angoisse (profonde) au sein du musée de l’Orangerie (Paris) devant les toiles incurvées de Claude Monet (né Oscar, comme quoi changer de prénom n’est pas l’apanage des jeunes actuels).
Le narrateur Bmore (qui se confond avec l’auteur) en est persuadé, un terrible secret se cache sous l’eau, au milieu des nymphéas du jardin de Giverny.

Le narrateur se moque gentiment du charabia de Clémenceau (ami de Monet) alors qu’il pérore lui-même pendant 400 pages. Magnifique ironie, dont il en conscience : « Pardon de parler de moi.»


C’est long parfois, passionnant souvent, génial par endroit.

 


Son enquête tonitruante croise Hamlet, Auschwitz, Zola, Van Gogh, un chant américain post Sécession, les tranchées, Truffaut, Rodin, Vian ou Goncourt, des zombies, un sabre japonais (dangereux), la médecine oculaire, The Crown ou Churchill et l’aquarelle…

La partie 5 est savoureuse d’imagination, je vous laisse découvrir.

J’ai bien conscience que mon attrait pour l’art m’a permis d’être tenue en haleine tout au long du récit. À celles et ceux qui ont abandonné en chemin, sachez qu’il faut lire le texte dans son intégralité, le considérer dans sa finitude pour le comprendre et en saisir la perspective (jusqu’à la toute dernière ligne).


Bilan :
Un voyage littéraire amphibie absolument étonnant, avec un soupçon d’autodérision bienvenu.
Bref, j’ai adoré ! 💚

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