Sally Rooney
Où es-tu monde admirable?
Une autrice à succès, Alice, quitte Dublin après une dépression pour s’installer en Irlande. Lors d’un date, elle rencontre Félix. Bien qu’ils n’aient visiblement aucun atome crochu, ils nouent une relation.
Sa meilleure amie Eileen, restée à Londres, travaille dans un magazine littéraire. En souffrance depuis la fin d’une relation, elle renoue peu à peu avec Simon, un ami d’enfance.
La structure du texte alterne entre le récit de leurs aventures et des échanges épistolaires entre les deux amies. Dans ces courriers, elles échangent leurs doutes, questionnements, espoirs,
souvenirs et discutent politique, religion, amitié, sexe et avenir de la planète. Dans cet ordre ou dans un autre. Sans transition le plus souvent.
Mais où es-tu, lecture admirable?🤔
Pardon. Pardon à tous les fans littéraires et streaming-iens de Sally Rooney, à l’autrice elle-même, à toute une génération tant que j’y suis, n’ayons pas peur des mots.
J’avais déjà refermé Conversations entre amis et Normal People avant la fin. Je plaide coupable. Devant les critiques dithyrambiques de ce nouvel opus, j’étais pleine
d’enthousiasme à l’idée d’enfin accrocher le wagon Rooney et pouvoir à mon tour clamer
haut et fort: lecture coup de ❤️ !
Mais non.
Toujours pas.
Bon.
Mais alors pourquoi?
– Beaucoup d’ennui. L’impression de tourner en rond, d’effleurer les émotions, de ne pas faire corps avec elle,
– Peu d’empathie pour les personnages, très autocentrés à mes yeux. Beaucoup d’échanges
verbaux ou virtuels sur le pourquoi/comment/à quoi bon mais peu d’actions finalement,
– L’impression d’avoir servi de psy à l’autrice à travers ses personnages. J’ai écouté mais peu reçu.
Il faut que je me rende à l’évidence. Je n’adhère pas au contenu Rooney. Au style, oui. Parce que style, il y a, c’est certain. Ce roman est remarquablement bien écrit. L’émancipation face aux normes de ponctuation est délicieuse, et les partis-pris littéraires, bruts et ultra-
contemporains, sortent des sentiers battus.
Je ne m’avoue pas vaincue. J’ouvrirai le prochain. En espérant cette fois ne pas manquer le train.
