Jacky Schwartzmann
Shit!
Breaking bad + Robin des bois × Besançon = Shit !
Un concentré d’humour et de situations rocambolesques. Je valide !
Thibault débarque à Planoise, quartier chaud de Besançon. CPE au collège du coin, il mène une existence quasi-banale. Quasi. Car l’appart en face du sien est ce qu’on appelle un four, un lieu de deal mené par les frères Mehmeti. Devant l’immeuble, un Cerbère quelque peu chatouilleux veille au grain. Thibault ne se balade jamais sans une attestation de domicile.
Le jour où les frères sont descendus par un gang rival, Thibault a une idée géniale. Aidé par une de ses voisines, il redonne vie au four. Le maître, maintenant, c’est lui.
Tout simplement jouissif !
Ce monsieur tout-le-monde qui se transforme en caïd du shit est un personnage profondément humain.
Avec sa galerie de personnages dopée à l’enthousiasme et à la solidarité, ce récit détonne et apporte une fraîcheur bienvenue dans le paysage littéraire.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la mayonnaise prend. Le lecteur se surprend à trembler avec Thibault, de peur que son trafic soit découvert. Preuve en est que les limites sont parfois délicieusement floues lorsqu’il s’agit de venir en aide aux plus démunis. Car le héros ne cherche pas à s’enrichir, bien au contraire ! Les bénéfices sont pensés en plateaux repas et chèques-services pour remplir les frigos. Mieux, ils proposent services à la carte, comme livraison à domicile et carte de fidélité. Entrepreneurs sur le bout des ongles, pragmatiques et organisés, ils inventent au fur et à mesure, s’adaptent, apprennent jusqu’à trouver le combo gagnant.
L’affaire reste locale, tout le quartier bénéficie de cet anonyme maître du shit. De quoi réveiller le ressentiment de dealers concurrents et de la police du coin.
Une lecture originale pour laquelle j’ai pris un plaisir fou, conseillée par @refuge.librairie !